Alors qu’une manifestation de plus de 1700 tracteurs dans Paris a contraint hier le gouvernement à débloquer 3 milliards d’euros pour soutenir un modèle agricole qui n’est aujourd’hui clairement plus viable, ni économiquement, ni écologiquement, ni humainement, le MIRAMAP tient à rappeler que de plus en plus de citoyen-ne-s s’engagent pour accompagner une nécessaire et inévitable transition agricole.
En France, ce sont 250 000 amapien-ne-s qui ont fait le choix de soutenir une agriculture de proximité, respectueuse des hommes et de la nature, et garantie d’un prix juste pour le/la consommateur-rice comme pour le/la paysan-n-e.
Comme le montre le récent « rapport sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires » piloté par la députée Brigitte Allain [1], les circuits courts représentent une réelle opportunité d’évolution positive pour les exploitations, dont seulement 21% commercialisent aujourd’hui tout ou partie de leur production en circuit court.
En effet, si, selon le rapport précité, 6 à 7% des achats se font actuellement en circuit court, un récent sondage publié par le Parisien montre que 87% des français-se-s souhaitent que la politique agricole favorise « les petites exploitations qui privilégient la qualité des produits » [2]. La voie de la relocalisation alimentaire semble donc prometteuse.
Alors que les départs à la retraite dans le monde agricole vont continuer à augmenter fortement dans les années à venir, et au vu de la crise structurelle actuelle, l’opportunité est clairement donnée à l’agriculture française de faire évoluer son modèle.
C’est pourquoi, depuis près de 15 ans, le mouvement des AMAP a choisi la voie d’une agroécologie paysanne qui réconcilie l’acte de produire à celui de se nourrir. Cette voie-là n’est ni une niche commerciale, ni une mode, ni une illusion ; elle est la traduction en actes d’un autre rapport à l’alimentation, à l’agriculture et à l’environnement, voulue par une part sans cesse croissante des citoyen-ne-s.
Le MIRAMAP appelle donc l’ensemble des acteurs – élu-e-s, paysan-ne-s, consommateur-rices – à prendre la mesure de la crise actuelle qui n’est pas conjoncturelle mais structurelle. Ensemble, paysans et citoyens, mettons fin au modèle agricole productiviste pour nous engager dans une véritable transition écologique et sociale de l’agriculture et de l’alimentation.
Lien vers l’article.
[1] Rapport d’information déposé par la commission des affaires économiques sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires.
[2] Enquête Odoxa réalisée auprès d’un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus interrogées par Internet les 19 et 20 février 2015. Méthode des quotas. Publié par le Parisien le 21 février 2015.
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