Communiqué de la Confédération paysanne
Depuis trois mois déjà, plusieurs organisations paysannes indiennes manifestent contre les tentatives de l’État fédéral de faire voter trois lois élaborées sans consultation préalable et qui auraient pour conséquence d’affaiblir les petits producteurs agricoles face aux exploitations gérées par de grandes sociétés. Ces lois fourniraient un prétexte aux grandes sociétés commerciales pour faire baisser les prix des produits et entraîneraient également un affaiblissement du système d’approvisionnement de l’État, grâce auquel il achète des produits de base comme le blé et le riz à des prix garantis.
Les paysan⋅ne⋅s demandent également que l’État vote une loi qui garantisse un prix minimum de soutien pour les producteurs agricoles afin que les paysan⋅ne⋅s ne soient jamais forcé⋅e⋅s de vendre leurs produits à perte.
Alors que la Cour suprême a ordonné mardi 12 janvier la suspension des trois lois agricoles, appelées Farm Bills, à l’origine de la crise, la Confédération paysanne soutient les paysan⋅ne⋅s indien·ne·s qui luttent avec ténacité, un engagement collectif et une organisation remarquable pour le retrait total de ces lois votées par le gouvernement de Narenda Modi.
Il en va de la survie des paysan⋅ne⋅s indien·ne·s et de la souveraineté alimentaire de leur pays.
La Confédération paysanne dénonce aussi fortement la répression policière que subissent les manifestants et qui a déjà causé la mort et de nombreuses blessures. L’interdiction de rassemblement, les tranchées creusées, les barbelés et les menaces de poursuites judiciaires ne sauraient amoindrir la détermination de ce mouvement paysan.
10 février 2021
Pour s’informer, on peut aussi lire le blog de Benjamin Joyeux sur le site du journal genevois Le Temps.
Photo Le Monde : Manifestation de paysans indiens, contre la libéralisation des marchés, à la frontière entre Delhi et l’État de l’Haryana, le 27 novembre 2020. ALTAF QADRI / AP
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